BEHIND THE SCREEN

THERE IS A REAL PERSON.

MY DRAMATIC STORY

'CAUSE I'M NOT MISTER NOBODY.

CHAPITRE I ϟ

« S'il y a bien une question que je me suis posé depuis tout petit, c'est ; 'comment c'était à ce moment là ?' Mais oui, celui ou vous avez été conçus ! Pas au niveau de vos parents, ça tout le monde est au courant, et pas besoin d'être sorcier pour deviner ce qu'il se passait entre eux à cet instant précis. Non, je parle pour nous. Simples petits spermatozoïdes, lâchés dans la 'nature', livrés à nous même dans une lutte acharnée pour atteindre notre objectif commun ; la vie. Y a-t-il eu des alliances ? Des camarades abandonnés sur le trajet ? Des coups de flagelles dévastateurs pour déstabiliser un concurrent et le mettre hors d'état de nuire ? Et ensuite quoi ? On gagne la course et on nargue les perdants, qui se meurent doucement en agonisant, alors qu'on est tranquille et peinard dans notre ovule ? Oui. C'est assez étrange comme image. Les « Ovules Games ». Une lutte acharnée pour une survie incertaine. Ouais c'est ça. Et par moment, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de remord, et surtout je me demande pourquoi moi ? Pourquoi moi plutôt que Nestor-le-borgne-qui-s'est-bouffé-mon-flagelle, ou alors Bernadette-dent-tranchante ? On parle de l'innocence des nourrissons, mais une chose à laquelle on ne pense pas, c'est le génocide qui a eu lieu neuf mois plus tôt. D'accord, il n'en est pas la cause directe. Mais il est quand même le seul survivant, parmi des milliards. Je m'imagine alors, plus petit, en spermatozoïde. Minuscule être parmi tant d'autres. Pour mieux me visualiser dans tout ce chaos, imaginez moi avec mes cheveux. PAN ! Le coup d'envoi est donné, et la course démarre tout juste. Encore un peu abruti par le choc, je regarde lentement tout autour de moi. C'est une véritable hécatombe. Je vois déjà Roger et Kate, flotter parmi des milliers de cadavres, qui n'étaient pas assez forts pour résister à ce violent départ. Peu à peu, je rassemble mes esprits, et commence à battre mon flagelle. Assez fébrilement je dois l'avouer, mais je suis un peu gringalet vous voyez ? Comparé à Thom qui a déjà une carrure de rugbyman, ou Lyndsay qui a la souplesse et l'agilité du chat. Autant être honnête, je suis plutôt mal barré pour arriver jusqu'au bout. Mais, j'ai déjà cette rage de vivre qui flambe dans mon futur petit coeur. Je peux déjà sentir tout ça. Je suis dans les derniers à partir, et je commence à peine à savoir me diriger. A peine quelques millimètres, et je me suis déjà cogné dans bien des parois. Enfin, j'arrive à maîtriser plus ou moins bien mon attirail, et évite les carcasses de mes compagnons tombés au combat. Certains ont déjà abandonné, et se laissent dépérir comme des âmes en peine. Des faibles. Voilà ce qu'ils étaient. J'agite frénétiquement mon flagelle, et au bout d'un temps qui me paraît interminable, je l'aperçois un peu plus loin. Mon salut. L'ovule qui n'en accueillera qu'un seul d'entre nous. Ca sera moi ! Je le dois ! Dans un ultime effort, je fonce droit devant. La concurrence est rude, et beaucoup tentent d'ores et déjà de percer la fine couche qui protège notre future vie. Je pousse, je grogne, j'insulte et frappe mes adversaires, une lutte à mort est engagée, et je ne peux qu'y participer. Quand je vois que la violence ne mène pour ainsi dire, à rien, je décide de faire le tour, en espérant repérer une brèche. Soudain, je la vois. Elle est là. Sans plus attendre, je plonge droit dessus, et ma tête s'écrase, pour finalement percer. Je suis à l'intérieur, et je vois tous mes concurrents qui me regardent. Tous me haïssent, me maudissent, agonisent et meurent dans les heures qui suivent. Je suis le survivant. Le vainqueur des Jeux. A moi la vie et ses merveilles ! »
« Monsieur Jones. » appela alors une voix grave. Le jeune homme se retourna à cette appellation, affichant un sourire amusé. Le dénommé Jones observa un instant son professeur qui avait l'air exaspéré par ce bout de papier qu'il tenait dans la main. Devant le mutisme de son élève, il soupira de nouveau. « Quand j'ai demandé un exposé sur le processus de la grossesse, je ne parlais pas de ce genre de choses. Mais pour l'effort d'imagination, je vous accorde un E. » Coop' lui adressa un nouveau sourire, et récupéra la feuille que lui tendait le bedonnant monsieur Gary alors que la sonnerie retentissait dans les couloirs, indiquant la fin des cours. Dans la cohue générale des élèves, Jones se fraya un chemin jusqu'à son casier, histoire d'aller y ranger son oeuvre et y récupérer quelques affaires. Qu'est-ce qu'il en avait à faire des cours de biologie humaine ? Lui ce qu'il voulait, c'était faire des études de droit et devenir avocat, une fois son diplôme en poche. Autant dire que le fait de savoir qu'une femme mettait neuf mois à avoir son rejeton, ça ne l'intéressait que moyennement. Et puis... Il était très fier de son devoir. D'ailleurs il le montrerai sûrement à son père en rentrant chez lui, il était certain que cela l'amuserait beaucoup.
Seulement, on ne pouvait pas dire que la suite de la journée se déroula comme prévu. Pendant le cours de mathématiques, madame Trent du interrompre son cours à l'arrivée du principal. Ce dernier demanda à Cooper de rassembler ses affaires, et de le suivre dans son bureau. Intrigué et légèrement inquiet, Jones l'accompagna sans broncher. Là, l'attendait Cassidy. Le seul fait de la voir lui indiqua que quelque chose été arrivé. Pas manqué. Ses parents étaient morts quelques heures plus tôt dans un accident de voiture.

CHAPITRE II ϟ

Bon Dieu. Pourquoi les choses avaient-elles empirées de la sorte ? Et surtout, comment cela avait-il pu se produire ? Il y a encore quelques mois, vous auriez parlé de vampires à Cooper il vous aurait rit au nez, en prétextant que « ce fantasme pour adolescentes pré-pubères qui clignote comme un sapin de noël en plein jour et qu'a toujours une tête de constipé » bein c'était tout sauf son truc. Mais là... Après tout ça, il était difficile de ne plus y croire. La première fois que Coop' s'était retrouvé face à un démon, il venait à peine de commencer sa carrière d'avocat en tant qu'assistant, et devait retrouver son meilleur ami, Fitzgerald chez lui. Au moment où il entrait dans ledit bâtiment, il fut accueilli par une abominable odeur de chair calcinée. Réprimant à grands peines l'envie de vomir le contenu de son estomac, le jeune homme s'enfonça un peu plus dans la maison, restant tout de même vigilant. Ce qu'il y trouva dépassait simplement l'entendement. Au milieu de la pièce, se trouvaient des cadavres empilés, et en qui avaient apparemment été conviés à un barbecue pour l'occasion. Fitz' était très certainement parmi ce monceau de chairs brûlées, et à vrai dire, il n'avait pas spécialement envie d'aller vérifier. Ni une ni deux, le jeune homme prit tout simplement ses jambes à son cou, et mit le plus de distance possible entre cette abomination et lui. Aujourd'hui encore, Cooper se demandait comment il avait fait pour ne pas y rester ce jour là. Il avait vu tellement de choses depuis lors. En tout cas, il y avait fort à parier que sans sa soeur, cela ferait longtemps qu'il aurait été tué, ou pire encore... En attendant, il avait été séparé d'elle, et c'était bien la pire chose qu'il pouvait lui arriver. En plus de ça, il se retrouvait dans un de ces camps pour humain. Dans le but tout à fait certain d'une mort affreuse ou d'une possession à la clé. Après tout, qui pouvait savoir ce qu'il se passait dans ces endroits, et pourquoi ils étaient ainsi parqués comme du bétail ? Tout ce qu'il pouvait espérer, c'était que Cass' ne soit toujours en vie, et qu'elle aille bien. Il est sûr et certain qu'il ferait tout pour la retrouver, où qu'elle ne le retrouve. A vrai dire, peu lui importait qui retrouverait l'autre en premier, il voulait simplement être à ses côtés, et faire de son mieux pour la protéger. Elle qui lui avait tant donné ces dernières années. Et tout ça pour quoi au final ? Ah ! Elles étaient belles les années d'études en droit ! Tellement utiles dans ce camp de 'condamnés' ! Cass' avait sacrifié une partie de sa vie pour son frère, et aujourd'hui, ni l'un, ni l'autre ne pourrait jouir de la réussite du cadet ! En devenant avocat, Cooper avait prévu tellement de choses pour remercier sa soeur... Et il n'aurait peut-être jamais l'occasion de payer sa dette envers elle. Il lui fallait à présent lui rendre la pareille, et pour ça, quelle meilleure aide que celle des chasseurs également enfermés au camp ? Eux savaient quoi faire, et il comptait bien faire son maximum pour sortir d'ici, et retrouver son aînée.

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